J’avais aujourd’hui rendez-vous avec Pedro Kamata pour une petite interview pour parler de sa carrière qui a prit fin en même temps que les espoirs de titre de l’AS Moulins. Retour sur toute sa carrière ! 

Bonjour Pedro. Bon pour commencer, présente nous un peu ton parcours de footballeur.

Bonjour ! J’ai commencé le football tout jeune, dans un club à côté de Moulins, le club de Neuvy. Je suis ensuite parti pour Moulins puis, à l’âge de 13, j’ai été admis au centre de formation d’Auxerre où j’ai côtoyé Philippe Mexès. C’est en Bourgogne que j’ai signé mon premier contrat pro. mais je n’y ai joué aucun match. J’ai donc décidé de partir pour Clermont, où j’ai disputé une demie-saison. Puis j’ai été transféré à Châteauroux. Mon transfert a été étrange car le président était venu me voir en personne pour me faire signer, et quand je suis arrivé au club, l’entraîneur de l’époque, Victor Zvunka, ne me connaissait pas encore. Je n’étais pas forcément dans ses plans. J’avais pour souhait de retourner sur Clermont, pour me rapprocher de ma famille, j’ai donc été prêté 6 mois à Clermont avant de revenir sur Châteauroux où le club me jugeait comme un élément important. Je suis donc resté une saison complète dans l’Indre où le club finit 5eme. Mais je décide finalement de me lancer dans une nouvelle aventure, en partant en division 4 Italienne, à Legnano. Dès là deuxième année, je remporte le championnat. Je pense alors à partir mais finalement je reste une année de plus. L’année suivante, je pars sur Bari. L’entraîneur de l’époque, Antonio Conte (actuel Juve) m’a contacté et m’a demandé d’être présent le lendemain à l’entraînement. Le lendemain je me pointe. Avec son adjoint, il m’explique tout un tas de tactiques différentes propres au jeu italien. A là fin, il me demande si j’ai compris, je lui dis oui. L’après-midi, à l’entraînement, ça partait dans tout les sens, et moi, j’avais en fait rien compris. Au fur et à mesure du temps je parviens à trouver mes marques et lors de la première saison, je joue les fins de matchs, mais à chaque fois que je rentrais, il se passait un truc, les supporters commençaient à me connaître. L’année suivante, celui qui occupait mon poste est tombé malade. Je partais donc titulaire et j’étais vraiment stressé à cette idée. Finalement, je réussis un bon match (élu homme du match) et à partir de ce moment, Conte me fait confiance ; je joue beaucoup plus cette saison là et à la fin, on finit champion de Série B, la où personne nous attendait. Je fais alors une saison Série A au côté de la Juve, de l’Inter, de la Roma, du Milan AC. Puis je décide de retourner en Série B, dans une équipe très attendue pour la promotion en Série A : Sienne où je retrouve Conte. Le club remonte alors en Série A, mais je préfère rentrer en France. Je souhaite alors rentrer à l’AS Moulins mais je ne suis alors pas désiré et je vais donc faire une saison chez le voisin yzeurien : on fait une saison moyenne et le club ne me plaît pas franchement. Après une discussion avec le président de Moulins, je parviens finalement à être transféré de Yzeure à Moulins. Pour finir ma carrière ici !

Le club que tu auras préféré ?

Je dirais Bari et Moulins. Bari pour la ferveur. Le truc, c’est l’OM fois 10000 ! En plus, les gens m’aimaient bien là-bas, c’était impossible que je sorte sans qu’on me demande une photo, un autographe. Et Moulins pour le côté familial, Moulins c’est une bande de potes qui jouent au foot ensemble le week-end, et ça c’est super !

Ton meilleur moment passé à Moulins ? 

Je vais être original et je vais dire la qualification en Coupe face à Yzeure l’année dernière. Gagner un derby c’est bien. En Coupe c’est mieux ! En plus cette année là, on les a battus trois fois !

Comment avez-vous vécu la Coupe de France ses deux dernières années ?

On ne peut que la vivre bien ! T’as envie que ça arrive tout les week-end, surtout quand tu joues en CFA !

Pour revenir à l’Italie, on parle souvent de corruption. Tu confirmes ?

Sur le terrain, ça ne se voit pas forcément, mais quand tu analyses le match, tu te dis qu’il y a des choses pas nettes. En France aussi il y a ça : tu peux voir un mec qui fais un gros boulot pendant 10 journées de suite, et d’un coup, pour un match, plus rien. Après en France, il y a un autre moyen de corruption. Si il y a une équipe avec qui tu ne t’entends pas, tu feras tout pour les désavantager. Par exemple si le titre se jouait entre Epinal et Yzeure, on aurait peut-être été laxistes sur le match, question de rivalité.

Pourquoi avoir refait une saison de plus alors que tu pensais déjà arrêter l’année passée ?

J’avais un sentiment d’inachevé, je ne voulais pas finir sur cette note là.

Et pourquoi l’arrêt de ta carrière ?

J’étais fatigué mentalement, pas forcément physiquement. Passer près de 20 ans dans le foot à un niveau élevé, ça veut dire que pendant 20 ans, tu ne penses qu’au foot, et à pas grand chose d’autre. Donc ça fait du bien de décrocher.

As-tu quand même reçu des offres d’autres clubs ?

Oui, Vichy m’a proposé un contrat. Ils me proposaient un projet intéressant même sans vouloir rentrer dans les détails. Je me suis demandé si je pouvais remballer pour un an de plus, mais je me suis dit non finalement.

Que comptes-tu faire maintenant pour ta post-carrière ?

Déjà, partir en vacances. Je n’ai pas pu partir comme tout le monde en vacances étant jeune, parce que j’étais à Auxerre. Mais je compte bien faire profiter mes enfants. J’ai aussi plein de projets annoncés, mais ça, vous saurez en temps voulu ! De plus,’annonce que l’année prochaine je fais de l’athlétisme, du sprint, et je me fixerai de nouveaux objectifs. Pourquoi pas un titre de champion d’Allier ?!

Resteras-tu impliquer dans un club de foot ? 

Non, comme j’ai dit, j’ai eu suffisamment de foot comme ça durant ma carrière.

Qu’aimes-tu faire hors du foot ?

J’aime bien écouter de la musique, ou même aller au cinéma quand j’ai le temps.

Pour finir, qui aimerais-tu remercier ?

Tout mes formateurs déjà. Qu’ils m’aient plus ou non, ils ont tous eu quelque chose qui fait grandir un joueur. Après, j’ai trop de monde à remercier, surtout en vingt ans de carrière !

Merci beaucoup Pedro !

Merci beaucoup à toi aussi !