Paul Bernardoni : « Je ne pouvais pas refaire un an sans jouer sinon j’étais mort »
Après plus de six mois passés à Clermont en Ligue 2, Paul Bernardoni se livre. Le gardien de l’Equipe de France espoirs prêté par Bordeaux analyse son début de saison avec Clermont et revient sur son passage compliqué aux Girondins. Entretien.
Bonjour Paul Bernardoni, quel bilan dresses-tu de la première partie de saison de Clermont ?
On est dans les clous. Je pense qu’on a fait un bon début de saison quand même. Malheureusement, on a eu trois derniers matchs où on a perdu, ce qui nous met neuvièmes au classement, à cinq points du troisième. Le bilan est quand même positif.
Comment expliques-tu cette chute des résultats en décembre ?
On a eu des suspendus à cause de cartons rouges bêtes donc on a perdu des joueurs. On a également rencontré des grosses équipes. Ça montre qu’on est capable de faire de belles choses mais il ne faut pas qu’il y ait de relâchement parce que sinon on peut être battu par n’importe qui. Mais si on joue bien, on peut battre n’importe qui aussi. C’est le jeu, à nous d’être plus réguliers. La Ligue 2 est tellement serrée qu’au moindre relâchement tu le payes cash. Cela nous apprend beaucoup de choses. Là on est bien reparti pour cette deuxième partie de saison grâce à un bon stage de préparation en gagnant contre Le Cannet et contre Orléans.
Quels sont les objectifs du club cette saison ? Vous n’êtes qu’à cinq points du podium, la Ligue 1 est-elle envisageable ?
Honnêtement, on n’y pense pas du tout. Notre objectif c’est d’être dans les dix premiers mais c’est sûr et certain que l’on a tous envie de jouer un rôle dans le haut du classement le plus longtemps possible. Après, on verra si on a l’effectif et les qualités pour. Nous allons tout faire pour ça mais on n’en n’oublie pas notre objectif principal du top 10.
Ça passe par un résultat vendredi à Tours, la lanterne rouge : victoire obligatoire ?
J’ai envie de dire que ça, c’est à chaque match. Si on est des compétiteurs, chaque match on veut le gagner. Là il ne va pas falloir qu’on y aille en claquettes parce qu’ils nous attendent de pied ferme. Ils n’ont pas abdiqué. Ça va être un gros match.
Là-bas, tu feras ta vingtième titularisation. À titre personnel, tu as joué tous les matchs pour huit cleans sheet, tu es dans l’équipe type de la mi-saison de Maligue2 et beIn Sport. Satisfait de ton prêt pour le moment ?
Oui je suis satisfait. J’étais venu chercher du temps de jeu, pour me faire plaisir mais aussi pour progresser et acquérir encore plus d’expérience. C’est exactement ce que je suis en train de faire. J’aimerais bien faire pareil en deuxième partie de saison parce qu’une saison ce n’est pas vingt matchs, c’est trente-huit. La régularité va primer.
🔥💪 Le début de saison de @paul_bernardoni avec @ClermontFoot est 👌 ❗
Vidéo : @xPsyKoZ_33x pic./UffAHGAMrr
— Main Opposée (@_MainOpposee) 31 octobre 2017
On va revenir un petit peu en arrière pour évoquer ton passage chez les Girondins. Tu arrives de Troyes où tu étais très bon, une des révélations du championnat. À Bordeaux tu joues 7 matchs puis plus rien pendant un an. Éric Gélard, entraîneur des gardiens de Bordeaux avait déclaré « Il a eu des performances compliquées aux Girondins, mais il a appris. C’est un garçon intelligent, qui ne va pas tout noircir lorsque ça ne se passe pas bien. » Comment as-tu géré cette situation ?
C’était compliqué, on va pas se le cacher. Après, je n’ai jamais abdiqué. Je me suis toujours dit qu’à Bordeaux ou ailleurs j’aurai ma chance à un moment. J’ai continué à travailler, notamment mon jeu au pied. Voilà je travaillais dans mon coin, je ne parlais pas. Ça m’a fait grandir. J’ai pris des articles dans la tronche, des critiques etc… Mais une carrière de footballeur ça passe par là aussi. Je me suis renforcé. J’ai beaucoup appris en tant que joueur mais aussi en tant qu’homme. Tout n’était pas à jeter, ce passage à Bordeaux me sert énormément dans ma saison à Clermont.
Cet été, tu avais donc choisi de partir après l’annonce de l’arrivée de Costil, afin de gagner du temps de jeu ? Comment as-tu vécu cette arrivée ?
(Il stoppe) Non, non c’était déjà prévu avant. La fin de saison approchait, je suis allé les voir et je leur ai dit que je ne pouvais pas refaire un an sans jouer sinon j’étais mort. Ils étaient complètement d’accord avec moi donc on a trouvé un accord. Il y a eu l’opportunité de Clermont. Bordeaux voulait me prêter, on a trouvé cet accord et j’en suis très heureux.
Pourquoi et comment avoir choisi Clermont ?
Cela faisait bien un an et demi que j’étais en contact avec le recruteur de Clermont. J’ai eu quelques autres touches mais c’était vraiment Clermont le premier choix. À partir du moment où j’ai dit « on va à Clermont », j’ai fermé toutes les autres pistes et je n’ai aucun regret.
Fin du prêt en juin prochain, tu sais ce que tu vas faire ? Rester ici ? Retourner à Bordeaux ?
Pas du tout. Je n’y pense même pas, je me concentre sur ma fin de saison avec Clermont, c’est le plus important. Le reste on verra ça en juin.
Là-bas, la situation des gardiens au même titre que celle du club est compliquée. Costil a été recruté cet été mais ne convainc pas forcément, Gourvennec lui a même préféré Prior le 18 décembre face à Nice. Est-ce-que tu te dis qu’il y a une place à prendre ?
C’est tellement compliqué. Je connais ça parce que j’ai vécu une situation pareille à Bordeaux. On discutera cet été avec les dirigeants mais vraiment là je me concentre sur Clermont.
Avant de retrouver Bordeaux, il y aura aussi la suite des qualifications pour l’Euro Espoirs en Italie avec la France, c’est un objectif majeur pour toi et pour le groupe après l’échec du Mondial U20 ?
Oui l’objectif est de se qualifier et pour ça il faut garder cette place de leader. On va devoir travailler pour. On a gagné l’Euro U19 donc on sait vraiment ce que c’est de jouer une compétition internationale. C’est énorme, c’est tellement exceptionnel que j’ai envie d’en refaire un. Et sur un plan plus personnel, je ne jouais pas sur les premiers matchs c’était Binguru Kamara. Puis après, le coach m’a fait confiance. À moi de lui rendre la confiance qu’il m’a donné pour aider l’équipe à se qualifier.