Il est jeune, il est italo-indonéso-australien, il joue milieu de terrain, il n’a jamais joué plus haut qu’en deuxième division, à savoir le Championship, en Angleterre, et va peut-être prendre la succession de Tim Cahill en tant que joueur emblématique des Socceroos (équipe nationale de l’Australie). Ah oui, j’oubliais. Il est aussi dans la liste des 59 pré-sélectionnés pour la liste finale du Ballon d’Or.
Notre bon vieux Massimo est donc rital/australien/indonésien. Mais plus australien. Son premier club est le Leichhardt Tigers, club de la communauté italienne de Sydney. Ensuite, après des essais (pays de rugby oblige) loupés avec Ascoli, mais réussis avec Tottenham, le jeune kangourou rejoint Londres, pour jouer avec les Spurs. La première saison, il intègre donc l’équipe U-18, mais n’a qu’un statut de remplaçant, puisqu’il joue qu’une dizaine de matchs en Youth Premier League, sous les ordres de Chris Ramsey. L’année suivante, en 2011, il fait sa seule et unique apparition avec les pros en Coupe de la Ligue, face à Stoke City, et une défaite aux tirs aux buts 7-6 (au passage, Luongo a loupé son pénalty…). Il sera ensuite appelé une ou deux fois dans le groupe, mais sans pour autant rentrer sur le terrain. Massimo a eu le choix : rester dans un grand club mais ne faire que quelques apparitions de temps à autre ou régresser pour se mettre en valeur. Réponse B.
C’est ainsi que Luongo est prêté à Ipswich où il joue là encore une dizaine de matchs entre juillet 2012 et novembre de la même année. C’est peu. Le style de jeu du sydnéen ne convient pas à l’entraîneur, McCarthy, et il est renvoyé à Tottenham. Retour à la case départ. Mais pas pour très longtemps : dès Mars 2013, Massimo est envoyé en prêt à Swindon Town, à deux heures à l’ouest de Londres. Le lendemain de sa signature, il joue les 90 minutes d’un match face à Oldham, et il faudra attendre deux semaines avant qu’il ne plante son premier but. Il se plaît à jouer là-bas, en League One, et son prêt est reconduit pour un an, avec une option d’achat à plus de 500.000€.
L’option d’achat sera d’ailleurs vite levée puisque le dernier jour du mercato, Swindon choisi de payer le demi-million pour s’offrir Luongo. Il acquiert dans le club du Wiltshire un statut de titulaire et rentre tout à fait dans les plans de Cooper, l’entraîneur de Swindon. La première année, il joue 53 matchs et marque 5 fois, ce qui reste un bon résultat pour le milieu défensif de formation, mais surtout, il connaît sa première sélection avec l’Australie, face à l’Equateur. Il sera même sélectionné dans les 23 pour la Coupe du Monde, sans pour autant disputer un match. L’année suivante, lors de la saison 2014/15, il joue 39 matchs et marque 6 fois. Cette année là, le club échoue lors de la finale des Play-Offs, face à Preston North End, mais le joueur a surtout marqué les esprits avec une chose : la Coupe d’Asie, disputée au pays. Dès le premier match, il se met en valeur puisqu’il inscrit un but et réalise une passe décisive. Il dispute tous les matchs de la compétition, réalisant de très belles performances, jusqu’à la finale, où il marque d’ailleurs un but qui s’avérera décisif (victoire 2-1). Il emporte, par la même occasion, le titre de meilleur joueur de la compétition.
Après deux années de contrat, et l’objectif d’une montée en Championship qui a échoué, l’australien choisi de quitter le club pour partir vers QPR, qui pistait le joueur depuis quelques mois. Il avait pourtant reçu différentes offres durant le mercato d’hiver, notamment de la part du club de Rotherham, qui proposait 800.000€ pour attirer. Malgré une offre alléchante, Cooper avait déclaré que Luongo valait sans doute mieux que ça. Enfin toujours est-il qu’il partira finalement 6 mois plus tard, pour trois raisons : pas de Championship à Swindon, une progression qui ne cesse de grandir, et l’argent. Montant du transfert ? 4.250.000€, rien que ça. Il vient avec un jeune espoir anglais, arrivé la même année que lui à Swindon : Ben Gladwin. Luongo y retrouve son premier coach britannique, Chris Ramsey. Il a pour l’instant disputé l’ensemble des matchs de QPR sans pour autant marquer ou délivrer de passes décisives. Le temps d’adaptation sans doute pour celui que le sélectionneur national se plaît à appeler « Le Beckham Australien ».
Après ses récentes performances, Luongo a reçu de nombreuses louanges, aussi bien de la part de son ancien entraîneur de Swindon que ses partenaires en sélection nationale. Pour l’heure, il est important pour lui de garder les pieds sur terre, comme il a su le faire par le passé, en donnant tout ce qu’il a pu à Swindon sans vouloir brûler les étapes pour rejoindre des clubs plus huppés. Et cela serait profitable à tous, à commencer par le peuple australien, qui veut pouvoir compter sur quelqu’un pour succéder à Tim Cahill, véritable star nationale. De la à figurer dans la liste des finalistes au Ballon d’Or, sûrement pas, mais à l’avenir, qui sait ?