Mais qui es-tu, Laure Boulleau ?
Laure Boulleau. Elle est une des porte-drapeaux du football féminin en France. En même temps, allier le talent avec le charme permet forcément d’être bien vue. Mais qui est réellement Laure Boulleau ?
Laure Boulleau est née en Auvergne. A Clermont-Ferrand. Elle est entourée de deux garçons, ses frères, donc forcément, le football était privilégié à d’autres sports, surtout en cette période de « France 98 ». Au début, Laure ne joue qu’au collège au début. Mais un surveillant la repère très vite. Il repère déjà pas mal de qualités chez la jeune auvergnate : « C’était la plus petite, mais elle jouait tout le temps, même face aux garçons du lycée. Elle venait tous les mercredis après-midi pour jouer au foot au collège. Elle était rapide, endurante, avait une très belle frappe de balle. Mais sa qualité principale, c’est son mental : jamais elle n’a baissé les bras, une vraie battante. » Et ça donne forcément des envies de la voir progresser. C’est alors qu’elle signe à Riom, dans l’agglomération clermontoise, pour jouer avec les garçons. Elle quitte rapidement le club pour venir jouer à Yzeure, son premier club féminin, puis au Puy. Elle jouera régulièrement avec la sélection auvergnate jusqu’à être repérée par l’INF Clairefontaine lors d’un match de coupe nationale. Une fois la saison finie, Laure quitte son Auvergne natale pour partir s’installer au centre national du football, après avoir réussi avec brio les tests d’entrée. Mais après avoir très vite passé les étapes, Laure va subir deux gros coups d’arrêts avec une blessure coup sur coup au ligament croisé droit puis gauche. Deux coups d’arrêts où le mental va être mît à rude épreuve. Mais comme elle le dit, elle n’a « jamais pensé arrêter ». Une fois remise de ses blessures, Laure va à nouveau continuer de franchir les étapes avec aisance.
Ainsi, elle va d’abord être appelée avec les U19 pour disputer l’Euro en 2004, et connaît sa première sélection avec l’Equipe de France A le 13 Avril 2005 face aux Pays-Bas, et un match nul 0-0 (et avec Corinne Diacre comme coéquipière !) La première d’une longue série… Elle connaîtra d’autres passages avec les équipes juniors, notamment à l’occasion de la Coupe du Monde U20 en 2006, où elle marque son seul et unique but sous les couleurs de la sélection face à l’Argentine, lors du premier match de la compétition.
Mais entre-temps, en 2005, Laure a signé un contrat semi-pro au PSG. Le championnat de D1 Féminine est alors dominé par l’Olympique Lyonnais, Montpellier et Juvisy. En parallèle de ce contrat, elle suit des études de kinésithérapie, puisqu’elle n’a que quatre entraînements par semaine. Que quatre, mais qui permettent de nourrir le rêve de Laure : faire de grandes choses sur le plan européen avec le PSG. Elle va réaliser de belles saisons, où elle sera considérée à certains moments comme la meilleure latérale gauche de D1. Forcément, ses performances attisent la convoitise des meilleurs. Du meilleur. L’Olympique Lyonnais veut Laure Boulleau, mais l’Auvergnate refuse. Elle aime Paris, comme elle le dit si bien : « Quitter Paris aurait été un crève-cœur. Si j’ai envie de vivre des choses, c’est avec Paris ». Puis Paris change d’air, passe dans une dimension supérieure : celle du Qatar. Et pas seulement chez les hommes. L’équipe féminine est aussi « « touchée » » par ce changement : les joueuses deviennent professionnelles, changent elles aussi de dimension : maintenant à Paris, on vise les titres. Et pas des moindres : une Ligue des Champions serait la bienvenue. Et pourquoi pas avant les garçons ? Pas cette année en tout cas, avec la défaite face aux allemandes de Francfort. Une défaite en finale… comme l’ASM Rugby, où elle a un poste symbolique d’ambassadrice, au même titre que Lavillenie. Par contre, on lui souhaite plus de chances lors des finales. Elle a le temps pour ça : son contrat a été prolongé jusqu’en 2017. L’occasion de remporter enfin un titre de champion de France, voir un titre européen.
En Equipe de France, Laure s’installe durablement au poste d’arrière gauche. Mais on pourrait presque la qualifier de revenante : certes, elle a cette année disputée la Coupe du Monde au Canada, où elle n’a malheureusement pas pu tenir sa place lors du quart de finale face aux allemandes pour cause de blessure, mais elle aurait très bien pu ne pas faire le voyage au Canada. La jeune auvergnate était en effet menacée d’un an de suspension par l’Agence Française de la Lutte contre le Dopage pour avoir manqué trois contrôles anti-dopage en moins de 18 mois. Avant d’être relaxée au mois d’Avril, Laure a eu le temps d’avoir peur pour sa présence dans la liste.
Mais Laure a une chance, dont elle se satisfait : le football féminin est en pleine extension médiatique. Elle se réjouissait de savoir que la finale de Ligue des Champions serait diffusée en clair en France, elle a du se réjouir des audiences réalisées par W9 cet été lors de la Coupe du Monde. La joueuse joue sur cet engouement pour créer une communauté autour d’elle, via les réseaux sociaux. Elle a d’ailleurs obtenu en 2013 le titre symbolique de sportive numérique de l’année. Mais cette communauté importante ne l’empêche pas de garder les pieds sur terre. Le fameux surveillant qui l’a repéré le sait : « J’ai gardé le contact avec elle. Souvent, à la fin de ses matchs au Canada, on discutait un peu de son match, etc… Et pour ça, c’est une super personne ! ». En plus d’être une super joueuse. Pas mal.