Luc Holtz : « Aujourd’hui, le Luxembourg se montre plus courageux »
Luc Holtz, sélectionneur de la sélection luxembourgeoise a répondu à nos questions. Entre amateurisme et équipe qui a le vent en poupe, l’entraîneur des Lions Rouges nous dévoile son point de vue sur la sélection qui monte : la sienne.
Quel est votre parcours d’entraîneur mais aussi de joueur jusqu’à présent ?
Déjà tout petit je m’intéressais énormément au foot. J’ai tout d’abord joué à Ettelbruck au Luxembourg avant de venir en France à 16 ans, au centre de formation de Montceau-les-Mînes. J’ai par la suite décidé de répondre favorablement à une offre des Red Boys de Differdange, qui joue en 1re division luxembourgeoise. C’est ce qui m’a permis de porter pour la première fois le maillot de l’Equipe Nationale. J’ai fini ma carrière à l’Avenir Beggen, toujours au Luxembourg, où j’ai pu là-encore glaner quelques titres. J’ai porté le maillot de la sélection 55 fois dans ma carrière.
Après ce passage à Beggen, je suis retourné dans le club de mes origines, le FC Etzella. J’ai eu là-bas un rôle d’entraîneur-joueur, et nous avons pris part 7 fois aux qualifications européennes. J’ai pu passer mes différents concours d’entraîneur et je suis aujourd’hui titulaire d’un « UEFA Pro ». En 2008, j’ai eu l’opportunité de devenir sélectionneur des U21 puis, deux ans plus tard, le conseil m’a proposé le même poste mais avec l’équipe A. Cela fait maintenant plus de 4 ans que je suis à ce poste.
Pourquoi être devenu sélectionneur du Luxembourg ?
C’est une question à poser au conseil d’administration ! Je pense que ma philosophie de jeu et ma façon de travailler ont dû être en relation avec ce que cherchait la Fédération. Les résultats obtenus avec Etzella et les U21 y sont peut-être aussi pour quelque chose. Pour moi, devenir sélectionneur de l’équipe A signifiait que je passais dans le monde « pro ». Ma personnalité fait que je recherche toujours à m’améliorer à progresser et faire progresser. Et je retrouve ça dans mon poste actuel.
On sent un groupe en constante évolution depuis votre arrivée à la tête de la sélection, comment l’expliquez-vous ?
Premièrement, la qualité individuelle des joueurs Luxembourgeois évolue beaucoup. Nous avons aussi plus de joueurs professionnels, ce qui augmente considérablement le niveau de l’équipe. Deuxièmement, on a réussi à changer totalement la philosophie de jeu et la formation. Avant, le Luxembourg se présentait très anxieux, défensif et sur ses gardes, avec un bloc défensif compact et très bas, ce qui ne convient pas du tout avec ma vision. En même temps, c’est un peu dans la culture du Luxembourgeois d’être prudent, anxieux, défensif… Mais aujourd’hui, on se présente plus courageux, plus entreprenant et plus offensif, avec une forte détermination et une énorme envie de marquer des buts, et ce n’est que positif.
Quels sont vos objectifs pour les prochaines compétitions sur la scène internationale (Euro 2016 puis Coupe du Monde 2018) ?
Améliorer et confirmer notre comportement quand on a le ballon. On doit mieux gérer les phases de jeu importantes, qui sont décisives pour le résultat d’un match. Pareil au niveau des duels, on se doit d’être plus présent, plus physiques. Mais je reste persuadé que si on améliore plein de détails de ce genre, les résultats s’amélioreront !
Avant, le Luxembourg se présentait très anxieux […] mais aujourd’hui, on se présente plus courageux, plus entreprenant et plus offensif
Quelle est la programme type d’un jour de match ?
Les joueurs amateurs qui composent la sélection et qui jouent dans des équipes luxembourgeoises arrivent trois jours avant les joueurs pros. Durant ces trois jours, on essaie d’élever leur niveau physique mais aussi d’améliorer leur dynamique d’action, caractéristique qui fait le plus défaut aux joueurs du pays… Le groupe se retrouve au complet 4/5 jours avant le match, et, malgré des écarts de condition physique entre chaque joueur, on sent une constante évolution de la qualité des entraînements. Toutes les séances sont faites en fonction du prochain match. Pour le reste, l’analyse vidéo se fait la veille du match et la théorie de match se fait 3h avant le début de la rencontre.
Pour finir, que peut-on vous souhaiter dans le futur ?
Personnellement, je souhaite que mes joueurs aient l’occasion de passer d’un cadre amateur à un cadre professionnel, car certains dans le groupe ont les qualités pour faire une carrière professionnelle. J’aimerai que l’équipe progresse de la même manière qu’elle l’a fait ses derniers mois, et qu’elle soit récompensée au niveau des résultats. Je souhaite aussi que l’arbitrage face aux petites nations s’améliore ; beaucoup de décisions prises contre nous me laissent un goût amer, et ce sont souvent des décisions qui ne sont pas prises contre de grosses nations. Enfin, personnellement, garder la santé et améliorer mes pratiques de jour en jour.