Lusitanos – AS Moulins, un petit goût de Portugal
Le 6 Décembre dernier, deux clubs s’affrontaient en Coupe de France pour une place en 32è de finale. Un club de CFA et une DH. Rien de passionnant à première vue, sauf quand on sait que les visiteurs Bourbonnais commencent à s’habituer aux parcours en Coupe de France et que les locaux de Saint-Maur (Région Parisienne) sont très fort pour recruter de très bons joueurs au Portugal comme au Brésil, et vise bien plus haut que la DH Île de France.
À Moulins, c’est assez tendu : les bleus et blancs restent sur deux saisons pleines en Coupe de France : une défaite 2-1 face à Bordeaux il y a deux ans, en 16è de finale mais surtout un énorme parcours l’année passée en éliminant le Téfécé en 16è et Sète (CFA) en 8è de finale avant d’échouer en 1/4 de finale aux tirs aux buts face à Angers (L2). Ça deviendrait presque une habitude, et ça réveille la bourgade de 20000 habitants.
À Saint-Maur, on rêve d’aller aussi loin, même si les « banlieusards » ont atteint le stade des 8è de finale en 2002 après avoir éliminé les Girondins (défaite à Strasbourg en 8è). Alors, pourquoi pas cette année, avec un effectif plus que compétent pour arracher un statut de petit poucet ? Surtout que Lusitanos reste, en Coupe de France, sur une victoire éclatante face au voisin de Créteil, pensionnaire de Ligue 2 (victoire 4-3 de Saint-Maur). Mais quelle ne serait pas la déception d’échouer au 8è tour face à une équipe de CFA.
Arrivée à midi au stade du Plessis-Trévise (match délocalisé) après 3h de route. L’ambiance est bonne, et sonne bon le Portugal. Un sandwich, une barquette de frites, un Coca et c’est parti. On improvise une tribune de presse en haut des gradins avec une table, des rallonges dans tous les sens, mais après tout, c’est le football qu’on aime. Par contre il ne fait pas chaud, environ 2°.
Présentation des joueurs, musique de la Coupe de France, quelques sifflets (habituels) pour les visiteurs, compensés par une cinquantaine de Moulinois venus supporter leur équipe, et c’est parti pour 90 minutes. On sent un Saint-Maur libéré, qui n’hésite pas à aller de l’avant, tandis que les Moulinois sont un peu plus recroquevillés et ne procèdent que par contre. Le jeu a tendance à s’équilibrer des deux côtés au fur et à mesure du temps et une ouverture du score ne serait pas illogique, pour une équipe comme pour l’autre. Il y a peut-être un élément qui empêche ce fait de jeu : le terrain est sablé et bossu. Autant dire que chaque ballon à ras-de-terre n’est pas un cadeau…
Saint-Maur dominateur malgré tout
Le premier but interviendra après un cafouillage dans la surface, et c’est le numéro 3 de Moulins, Loïc Chalier qui propulsera le ballon au fond des filets. Enfin les siens, de filets… Du coup, 1-0 pour les locaux, qui croient de plus en plus à une place parmi les 64 disponibles au tour suivant…
A la 53è, le Moulinois Suchet tente de relancer après une énième occasion pour Saint-Maur. Problème ? Do Sacramento n’était pas loin. Deuxième problème ? Il lui a découpé la cheville. L’arbitre met premièrement un carton jaune au joueur des Lusitanos. Suchet semble souffrir réellement, et n’arrive plus à marcher. Devant « l’ampleur » de la situation, l’arbitre décide de changer sa décision et expulse directement Do Sacramento.
Le jeu devrait alors se débloquer pour Moulins, qui court toujours après un but. Que nenni ! Les locaux résistent aux assauts bourbonnais. Pire, ils jouent aussi bien à 10 qu’à 11, loupant quelques balles de break. Mais à quelques minutes de la fin, l’arbitre siffle penalty après une main locale dans la surface. Un cadeau tombé du ciel pour Moulins, qui n’en espérait pas tant. Ras et le poteau se chargent de transformer le cadeau en but. 1-1, des insultes aussi bien en français qu’en portugais descendent des tribunes en direction de l’arbitre, mais direction les prolongations.
Des prolongations à l’avantage des locaux
Prolongations, Moulins résiste à 11 contre 10 (oui oui, Moulins résiste en supériorité numérique…) mais finira par plier, Kessima Dembélé reprenant un coup-franc de la tête, libre de tout marquage. Tout le monde était monté pour jouer le hors-jeu, mais non, but. Coup de massue pour Moulins, qui verra Saint-Maur inscrire un troisième but à la 119ème minute. Le meilleur est passé.
Pour Hervé Loubat, le coach moulinois, ce n’est pas une déception : « Un huitième tour pour une équipe de CFA, c’est convenable tout de même, non ? ». C’est convenable, certes. Mais ça, à Moulins, on l’avait oublié après deux années d’exploits en Coupe de France.
Au Plessis-Trevise, Hugo Girard
