Les Pays-Bas manqueront encore
Il ne faut pas grand chose pour qu’une grande nation du football manque la meilleure compétition. Avant d’affronter la Suède mardi (20h45), les Pays-Bas comptent trois points de retard, et surtout un goal-average infiniment défavorable par rapport à leur prochain et dernier adversaire des qualifications. Un gouffre à combler si les Oranjes veulent accrocher les barrages.
En 2015, les Pays-Bas de Danny Blind (13 points), s’étaient nettement fait distancer par la République Tchèque (22 points), l’Islande (20 points) et la Turquie (18 points) dans la qualification à l’Euro 2016. Aujourd’hui, les Oranjes s’apprêtent à manquer leur deuxième grande compétition consécutive. À une journée de la fin des qualifications à la Coupe du monde 2018, les hommes de Dick Advocaat sont troisièmes du groupe A de la zone européenne. Avec quatre petits points de retard sur la France et trois sur la Suède, les Pays-Bas ont bien moins de retard qu’en 2015 dans la course à la qualification. Mais c’est un gouffre qui sépare les Hollandais de la Suède au niveau du goal-average. Avec +19 de différence, les Suédois regardent de haut leur adversaire, qui compte 7 buts d’avantage. Un écart de 12 buts buts donc, obtenu grâce aux deux dernières victoires de la Suède ; 4-0 contre le Bélarus, 8-0 contre le Luxembourg, et la déroute hollandaise au Stade de France il y a un mois (4-0).
Un exploit à la limite de l’impossible
Heureusement, la plus faible lueur d’espoir vit encore car Robben et compagnie affrontent la Suède. Tout se jouera contre l’adversaire à détruire. Chaque but marqué par les Pays-Bas diminuera le goal-average suédois. Mais quand bien même, il faudra gagner par sept buts d’écart pour finir deuxième et aller en barrages. La défense suédoise (Lustig, Granqvist, Lindelof, Augustinsson) est moins impressionnante que l’armada offensive néerlandaise, avec ses Robben, Depay, Janssen and co. L’effectif néerlandais est également plus impressionnant et semble intrinsèquement supérieur à celui des scandinaves. Mais, c’est bien la solidité et le collectif suédois qui ont fait la différence jusque là, et on imagine mal ce dernier exploser au point de perdre la deuxième place du groupe mardi prochain.
L’histoire sportive d’un grand pays du foot au plus mal
Après la déclinaison de l’invitation au premier “Mundial” uruguayen de 1930 (à cause de la traversée de l’Atlantique et du contexte économique), après le trou d’air des années 50-60 (pas qualifié de 1950 à 1970), les coupes du monde 1982 et 86 et le mondial asiatique de 2002, les Pays-Bas s’apprêtent à manquer leur onzième coupe du monde, sur vingt-et-une éditions. Beaucoup de mondiaux manqués pour une nation qui a connu de grandes heures de gloire, avec le “football total” de Cruyff dans les 70’s, la période Van Baasten-Gullit des années 90 et la génération Robben-Van Persie-Sneidjer ces dernières années. Et surtout trois finales disputées (1974, 1978 et 2010) pour dix participations.
Malgré la non-participation à l’Euro 2016, on n’imaginait pas ce scénario pour les Pays-Bas. Ce sont peut-être quelques point de goal-average qui vont faire passer les Pays-Bas à la trappe. Parfois, le football s’écrit dans les détails. Par exemple, si Hugo Lloris n’avait pas manqué son dégagement face à la Suède, l’histoire du football néerlandais aurait pu être bien différente de celle qui devrait arriver.