L’Asie, véritable paradis financier ?
Depuis le début du siècle, certains milliardaires passionnés de sport acquièrent des clubs de football où ils espèrent attirer les plus grandes stars. Ils ont pour habitude de venir de Russie comme à Chelsea et Monaco ou du Qatar comme à Paris et Manchester City, mais lors des deux années passées, 2 clubs européens en déclin ont offert leurs règnes à deux asiatiques méconnus dans le milieu du sport.
Août 2014. Le club espagnol du FC Valence, la Fondation FC Valence, et le milliardaire Singapourien Peter Lim signent pour la vente du club. Ainsi, le richissime homme d’affaires de 60 ans dont la fortune est estimée à 2 milliards de dollars par Forbes, admet 70 % des parts du club et promet, par l’intermédiaire du président du club, Amadeo Salvo, d’effacer la dette du club et d' »offrir ainsi une nouvelle dimension pour le club Che.
275 millions, voilà le montant de la dette de Valence pour remédier à cela, le club est forcé de vendre ses meilleurs éléments à chaque mercato et celui de cet été n’a pas échappé à la règle. Le club a vendu Matthieu au Barça pour 20 millions et Bernat est parti chez le Bayern pour 10 millions.
Cette somme va être réinvestie de manière plus intelligente par Peter Lim et ses dirigeants. L’homme d’affaires se sert de ses relations avec le super agent Jorge Mendes et recrute sous forme de prêt avec option d’achat obligatoire, 2 joueurs du Benfica Lisbonne, Rodrigo et André Gomes. Le club s’attache aussi les services de deux jeunes prometteurs préparant ainsi l’avenir, l’argentin De Paul, ainsi que le défenseur central international allemand Mustafi pour un total de 12 millions. Viennent s’ajouter à cela le défenseur argentin Otamendi et les prêts de Zuculini et Negredo tous deux venus de Manchester City.
Un nouvel entraîneur débarque sur la côte en la personne de Nuño Espirito Santo qui avec son 4-3-3, va révolutionner la philosophie de jeu du club du Ché.
À la même époque l’an passé, Valence occupait une décevante 8ème aujourd’hui c’est derrière le trio infernal composé de l’Atletico, du FC Barcelone et du Real Madrid que le FC Valence est positionné avec 44 points au compteur.
Cette place a été acquise grâce à d’excellentes performances à domicile ( 2eme meilleure équipe à domicile ) où les supporters Valencians n’ont vu leurs hommes ne subir qu’une seule défaite face au Barça (0-1). Mestalla cette forteresse imprenable où l’Atletico et le Real s’y sont cassé les dents. Valence fait de nouveau peur à ses adversaires, l’équipe emmenée par leur exemplaire capitaine Javi Fuego est devenu une équipe solide défensivement avec seulement 20 buts encaissés en 22 matchs mais qui sait aussi se montrer redoutable devant avec 40 buts inscrits.
Les Valencians peuvent s’appuyer sur leur charnière Otamendi-Mustafi qui est une des plus solides du championnat avec seulement 20 buts encaissés en 22 matchs. Cette charnière sait aussi marquer puisque les deux centraux ont déjà inscrit 5 buts viennent s’ajouter à cela les 19 buts du quatuor Parejo-Alcacer-Rodriguo-Piatti. L’équipe compte aussi deux jokers de luxe avec Negredo et Feghouli, de plus , Enzo Perez finaliste malheureux du dernier mondial est venu compléter le riche effectif de Valence. Une recrue de poids sur laquelle le club pourra s’appuyer pour garder cette 4 ème place, synonyme de Champions League.
Le 15 octobre 2013, le site officiel de l’Inter de Milan annonce l’accord officiel avec la société indonésienne International Sports Capital (ISC), possession d’Erick Thohir, un homme d’affaires indonésien de 43 ans qui devient actionnaire majoritaire du club avec 70 % du capital pour environ 300 millions. Un mois après, il est élu nouveau président, Massimo Moratti devient Président d’honneur. Ceci met fin à 18 années de présidence, la plus longue et la plus prolifique de l’histoire des nerazzurri.
Déjà propriétaire de DC United club de MLS et des 76ers club de NBA, le milliardaire espère redorer le blason du club lombard et lui redonner le goût de la victoire.
La première saison sous l’ère Thohir se déroule plutôt bien pour les Nerrazzuri qui termine à la 5ème place synonyme de Ligue Europa. En début de saison, le coach Walter Mazzarri annonce que sa deuxième saison dans un club est toujours meilleure que la première. Pour cela Thohir et ses dirigeants se sont activés pendant le mercato estival. Le club a recruté à chaque ligne, Dodo et Vidic derrière Medel et M’Vila au milieu et Osvaldo devant. En plus d’un mercato intéressant, Mazzarri avait à sa disposition des joueurs de qualité tel que les buteurs argentins Palacio et Icardi, les polyvalents Hernanes et Guarin et la pépite Kovacic.
On s’attendait alors à voir l’Inter titiller l’AS Roma et la Juventus. Seulement rien ne s’est déroulé comme prévu, 10 ème après la 11ème journée les joueurs ne semblent pas trouver d’alchimie et le 14 novembre c’est l’entraîneur qui en fait les frais et est remercié par Erik Thohir. Exit donc Mazzarri et son 3-5-2 et place au retour de Roberto Mancini triple champion d’Italie lors de son passage entre 2004 et 2008 qui doit redresser la barre pour faire aussi bien que la saison passée. Mais là encore, rien ne se passe comme Thorir l’avait prévu. Après 11 matchs sous les ordres de Mancini les coéquipiers du capitaine Handanovic n’ont engendré que 13 petits points et restent scotchés à la 10 ème place. Insuffisant donc pour donner le sourire aux supporters du Giuseppe Meazza, ce stade où l’Inter a enregistré 71% de ses victoires. Car oui sur les 7 victoires acquises seules 2 l’ont été à l’extérieur, deux victoires face à deux relégables, le Chievo et Cesena. Pour remonter au classement les nerazzurri devront absolument être plus rigoureux défensivement eux qui ont déjà encaissé 29 buts et se montrer plus incisifs offensivement. Pour cela, Mancini a exigé des recrues et le mercato du club lombard est peut-être un des meilleurs d’Europe en effet, Santon, Podolski et surtout Shaqiri ont rejoint le groupe interiste.
Les recrues hivernales espèrent aider leur nouveau club à accrocher une place européenne, on on rappelle que l’Inter accuse seulement 6 points de retard. L’Europe où les hommes de Mancini sont encore en course et où ils affronteront le champion d’Écosse, le Celtic. Nul doute que remporter la Ligue Europa ravira à merveille le président Thohir.
Si les deux expériences asiatiques se révèlent être une réussite cela donnera des idées à d’autres clubs en quête d’un nouveau propriétaire, pourquoi pas un club français ? Encore que, après tout, le foot c’est peut-être mieux sans ses milliards…