Interview avec Julien Chaumet, néo-australien
Interview avec le portier moulinois, Julien Chaumet, qui quittera le club début novembre direction l’Australie, et plus particulièrement la ville de Melbourne.
Bonjour Julien ! Première question, présente-nous ton parcours.
J’ai commencé à jouer près de Firminy, dans la Loire, dans le club de Unieux. J’ai ensuite rejoint l’Olympique… de Saint-Etienne, qui est un club de pré-formation. Après ça, j’ai rejoint le Clermont Foot jusqu’en U19, puis j’ai fait une année à Montluçon, une année à Yzeure et enfin cinq ans ici, à Moulins.
A la fin de tes années de formation, tu as donc décidé de partir à Montluçon, à l’époque en CFA. Pourquoi ce choix ?
A Clermont, le club avait décidé de supprimer l’équipe 3, qui était alors en DH. Je me retrouvais donc à être le 5ème gardien du club, sachant que les quatre devant moi étaient pros… J’ai donc décidé de partir pour avoir plus de chances de jouer finalement.
Tu restes un an là-bas, puis tu rejoins Yzeure où tu ne joues pas plus que ça avec l’équipe première. Une déception ?
Non, je pense pas que ce soit une déception, ni même une année de perdue. J’ai pas mal appris justement, car l’entraîneur des gardiens était un bon entraîneur, et j’ai également pu côtoyer Jean-Christophe Colard (toujours gardien de l’AS Yzeure), qui est un super gars, et avec qui j’ai pu très vite apprendre.
Tu décides alors, à l’issue de cette saison à Yzeure, de quitter le club pour rejoindre le rival de l’AS Moulins ? Tu ne t’es pas fait chambrer à ce propos ?
Non, je ne me suis pas plus fait chambrer que ça, car j’étais un peu le gamin de l’équipe, le petit quoi. J’étais par contre en collocation avec Charly Ollier (joueur à Yzeure), que je connais depuis le Clermont Foot, donc on s’est bien allumé, surtout les jours de derby !
Dès la première année à Moulins, le coach te fait confiance puisque tu joues beaucoup avec l’équipe A. Sa confiance en toi a justement du te mettre en confiance, non ?
C’est vrai que Pascal Moulin, qui était l’entraîneur de Moulins il y a cinq ans, m’a fait confiance : il y avait une très bonne entente entre nous deux. Le gardien habituellement titulaire s’était blessé, j’ai donc pris sa place, et je n’ai loupé que deux matchs durant la saison, donc ça m’allait bien !
Selon toi, la saison 13/14 (année où Moulins va en 1/4 de finale de la Coupe de France et finit deuxième de son groupe, ndlr.) est-elle la meilleure ou bien la pire ?
Émotionnellement, c’est la meilleure. On a vécu des choses qu’il sera très dur de revivre, surtout en Coupe. On était une bande de potes, on avait pas de grands noms mais un grand collectif, ça a été fantastique. Sportivement et mentalement, très dur : nous n’étions pas préparés à jouer autant de matchs avec autant d’enjeu et ce jusqu’à la dernière minute de la saison. Surtout qu’au final, on a remporté aucun titre…
Cette aventure en Coupe, ça a du être fou pour le club, mais pourtant vous êtes tout de même restés concentrés sur le championnat. Quelle a été la recette ?
On a gagné en expérience avec la Coupe, c’est sûr ! En plus, on avait des meneurs d’hommes dans le vestiaire, avec Pedro (Kamata) et Loïc (Chalier). Ajoutez à ça des entraînements toujours réalisés avec sérieux, un état d’esprit exceptionnel dans le groupe et un super trio d’entraîneurs, voilà la recette.
Le dernier jour de championnat, à Épinal, tu te blesses et le club perd la montée en National sur une incompréhension dans la surface. Comment as-tu vécu le match ?
J’étais vraiment très triste, déjà de ne pas avoir pu participer à cette « finale » et ensuite de voir l’issue du match. Je n’en ai voulu à personne, pas même au gardien qui m’a remplacé ce jour-là et qu’on pourrait accuser : il s’est retrouvé à jouer son premier match de la saison pour ce qui était sans doute le match le plus important de la saison.
La saison passée fut plus calme pour le club ; est-ce que le club avait, à cette occasion, retrouvé son niveau réel ?
Je pense surtout qu’on s’est vus trop beaux. L’état d’esprit a changé entre les deux saisons à l’intérieur du groupe. Il aurait fallu faire preuve de plus d’humilité, de plus de sérieux. On a fait des erreurs, mais je pense que cette année, le club retrouve un état d’esprit que l’on pouvait retrouver il y a de ça trois/quatre ans. Meilleur que l’an passé en tout cas.
Tu as eu le temps de côtoyer pas mal de monde déjà, mais si tu devais choisir une personne avec qui tu as joué, ce serait qui ?
Il y a quelques joueurs que je pourrais te citer. Mais si vraiment, je n’ai pas le choix et doit en choisir un seul, je dirais Pedro (Kamata). C’est lui qui m’a le plus marqué. Après sa superbe carrière, il souhaite finir à Moulins. Et il était toujours à fond : il donnait tout à l’entraînement, toujours exigeant avec lui, mais également avec les autres. Et en même temps, il faisait preuve de tellement d’humilité, c’était fou. Le genre de personne qui peut booster tout un groupe. Son retour l’an passé nous a d’ailleurs fait du bien…
Quand tu te blesses, lors de la 2ème journée, tu te dis…
Je me suis dit que c’était fait pour la saison, mais les examens passés dans la foulée m’ont rassuré.
Prochainement, tu pars en Australie donc, pourquoi ce choix ?
Effectivement, je pars au mois de novembre en Australie, du côté de Melbourne. C’est quelque chose qui nous trottait dans la tête, et après en avoir parlé avec des proches et fini mon année de FAC, on a décidé de partir. Pourquoi ? Pour changer, repartir de zéro, découvrir un autre pays. J’étais un peu dans mon petit confort à Moulins, ça va certainement faire du bien de changer. Et surtout, le bord de mer en Australie, c’est peut-être mieux que Moulins, non ?
Qu’est-ce que tu feras là-bas ?
Je vais, avec l’aide d’un agent, postuler pour jouer en deuxième division, qui n’est pas pro. en Australie. Il faudra donc que je trouve un travail à côté, pourquoi pas entraîner des jeunes ?
Ça ne te fait pas trop mal de quitter « ton » club ?
Si, parce que c’est le club qui m’a fait grandir. Mais beaucoup de choses vont me manquer ici : j’ai pu travailler dans différents services, de la ville ou du club, et j’ai partagé beaucoup de choses avec pas mal de personnes, donc ça chagrine un peu de partir, mais il faudra tourner la page !
Et enfin, pour finir, un petit mot pour l’AS Moulins ?
Merci pour toutes ses années, franchement. Je pense que le club a les moyens de faire une belle saison, et de s’accorder un large maintien, surtout quand on est poussé par des supporters comme ceux de Moulins.
Merci beaucoup Julien, et bonne chance en Australie !
Merci à vous !