Maxime Gonalons, SOS d’un capitaine en détresse
Quelques heures à patienter avant de retrouver l’Europa League et sa phase retour des 1/16èmes de finale. Parmi les équipes françaises en lice, l’Olympique Lyonnais a pris un avantage conséquent quant à sa qualification pour le tour suivant, en s’imposant 4 buts à 1 lors de son déplacement chez les Hollandais de l’AZ Alkmaar jeudi soir dernier. Cette performance, le capitaine Maxime Gonalons n’en a que peu de mérite, tellement ses récentes apparitions sur la pelouse -jeudi dernier, puis dimanche face à Dijon- paraissent fébriles et peu rassurantes.
Plus que jamais chez les supporters lyonnais, le statut de capitaine et de titulaire indiscutable de Maxime Gonalons est remis en question. Aile de Pigeon vous propose d’étudier d’un peu plus près les questions que soulèvent la baisse de régime du capitaine rhodanien.
Des performances en déclin
Depuis le début de cette saison 2016/2017, Maxime Gonalons n’a pas réussi à retrouver ce niveau qui était le sien auparavant, celui-là même qui lui avait permis de goûter à l’équipe de France (8 sélections). Parmi toutes les compositions tentées par Bruno Genesio, l’entraîneur de l’OL, le milieu de terrain ne parvient pas à briller, qu’il soit placé en sentinelle devant la défense dans un 4-3-3, ou bien en pivot, généralement aux côtés de Lucas Tousart, dans un 4-2-3-1.
Le natif de Vénissieux s’est même illustré d’une des plus mauvaises façons en septembre 2016 face aux Girondins de Bordeaux à domicile (1-3) : il est expulsé à la 67ème minute de la rencontre suite à une faute grossière sur Malcom. Ce geste dangereux lui a valu 4 matchs de suspension ferme, qui lui ont finalement permis de se ressourcer. En effet, après avoir purgé sa peine, le capitaine des Gones retrouve les terrains, et arbore même un niveau de jeu qui laisse penser que sa mauvaise passe était passagère, et désormais bien enterrée ; le milieu défensif signe notamment de bonnes prestations en Ligue des Champions. Mais, tout cela ne dure que jusqu’à la trêve hivernale, et le cadre lyonnais de 27 ans n’effectue que très peu de bons matchs, laissant place à un placement parfois hasardeux, des déchets techniques, ainsi que des relances et pertes de balles dangereuses pour les siens.
Complètement en déclin, le capitaine a carrément sombré dimanche après-midi face à Dijon, à l’occasion de la 26ème journée de Ligue 1. Et pour cause, à l’entame de la seconde période, sur une relance de son portier du jour, Mathieu Gorgelin, le milieu se trouve pressé par les Dijonnais et perd alors le ballon sur une erreur plutôt évitable à un tel niveau. Le buteur du promu, Loïs Diony, ne se fait pas prier pour convertir l’occasion, ce qui fait passer (provisoirement) son équipe devant l’OL au tableau d’affichage. (1-2)
A la 70ème minute du même match, peut-être tardivement au vu de la prestation fournie, l’entraîneur lyonnais sort Maxime Gonalons du terrain pour faire rentrer Nabil Fékir, qui se positionne en meneur de jeu. Un placement qui amène donc Corentin Tolisso à descendre afin d’accompagner Tousart au milieu de terrain. Et, que cela soit anecdotique ou non, après que le joueur soit envoyé sur le banc, l’Olympique Lyonnais parvient à renverser la tendance, et s’impose finalement face à l’équipe bourguignonne sur le score de 4-2.
La révélation Lucas Tousart, signe de concurrence accrue
Au poste de milieu défensif, lorsque Gonalons n’est pas présent -c’était notamment le cas lors de sa suspension- c’est Lucas Tousart qui prend le relais. Et l’ancien Valenciennois, lui, ne déçoit que très rarement. Titulaire pour la première fois de la saison lors de la confrontation face à l’Olympique de Marseille en septembre 2016, l’Aveyronnais montre à son club qu’il peut compter sur lui.
Parmi d’autres qualités, son physique impressionnant, son jeu de tête efficace et ses passes précises peuvent hypothétiquement faire de lui la révélation lyonnaise de la saison, s’il continue d’enchaîner les matchs réussis. On peut prendre l’exemple du match livré face à l’AZ Alkmaar jeudi soir. Le jeune homme de 19 ans signant son premier but en professionnel avec l’OL et une apparition dans l’équipe type des 1/16èmes aller d’Europa League, aux côtés de Zlatan Ibrahimovic ou encore de son camarade Alexandre Lacazette.
Par ailleurs, le milieu défensif a confirmé cette forme dimanche, face à Dijon. Les statistiques de la rencontre parlent pour lui : 69 ballons joués, 94,8% de passes réussies, 13 ballons gagnés (61,5% de réussite), 4 tacles réussis…
Mieux encore, selon les statistiques d’Opta, Tousart a réussi ses 12 tacles en Ligue 1 en 2017, ce qui fait de lui le joueur affichant le plus haut total dans ce domaine avec 100% de réussite.
100% – @lucas_tousart29 a réussi ses 12 tacles en Ligue 1 en 2017, plus haut total pour un joueur affichant 100% de réussite. Tondeuse. pic.twitter.com/64XKPmv3oL
— OptaJean (@OptaJean) 20 février 2017
Le capitaine de l’équipe de France des moins de 19 ans qui a remporté l’Euro a donc composé dès la 70ème minute au milieu de terrain avec Tolisso dimanche. Et comme évoqué précédemment, c’est cette combinaison qui a vu Lyon marquer 3 buts en l’espace de 30 minutes. Cette association n’est pourtant pas inédite : en effet, c’est également ce milieu de terrain qui avait débuté face à Monaco en décembre 2016, suite au forfait de Gonalons peu avant la rencontre. Et les deux jeunes internationaux espoirs étaient déjà les grands artisans de la victoire 3 buts à 1 au stade Louis II.
De ce fait, la question semble réglée. Lucas Tousart peut désormais, pour quelques matchs au moins, remplacer son coéquipier Gonalons, que ce soit dans une formation 4-2-3-1 ou bien 4-3-3. Mais un dernier facteur rentre en compte, et ce dernier représente sûrement la raison pour laquelle le staff lyonnais décide de laisser son milieu de terrain titulaire : il porte le brassard de capitaine.
L’immunité de Gonalons
Parfois accusé par ses supporters de ne pas avoir assez de charisme pour assumer cette fonction, Maxime Gonalons est bel et bien le capitaine de l’Olympique Lyonnais, et ce depuis janvier 2013 déjà. Son statut d’homme indispensable sur le terrain n’avait jamais été remis en cause jusque-là, même dans les moments difficiles que nous avons évoqués, parfois même préféré pour débuter une partie au détriment de coéquipiers davantage en forme. Cependant, un fait rare s’est produit dimanche : l’international français, sorti à la 70ème minute, n’avait plus été remplacé en cours de jeu, hors blessure et carton rouge, depuis le 28 août 2010.
Hors blessure/carton rouge,Gonalons n’avait plus été remplacé(70′)aussi rapidement après une titularisation en L1 depuis 28 août 2010(53′)
— Stats Foot (@FekirNabilon69) 19 février 2017
Ainsi, nous pouvons nous interroger, et supposer que le staff lyonnais commence petit à petit à prendre conscience que l’importance de son capitaine n’est plus aussi évidente qu’auparavant. C’est la raison pour laquelle Bruno Genesio va, incessamment sous peu, être confronté à un sacré mal de tête quant à ses choix de compositions de départ. Le brassard confère-t-il une immunité sur le terrain, même lorsque les performances sont en deçà de celles attendues ? Les prochains matchs des septuples champions de France vont certainement pouvoir nous apporter un semblant de réponse, notamment jeudi soir. Les lyonnais ayant déjà un pied en 1/8èmes de finale de Ligue Europa, les Rhodaniens se passeront éventuellement de quelques-uns de leurs cadres… à commencer par « Cap’tain Max » ?