Été agité sur le Rocher

24 août Été agité sur le Rocher

Souvenez-vous, à l’été 2013 l’AS Monaco est promu en Ligue 1 et attire tous les regards grâce à un mercato de folie. 150 millions dépensés pour des stars comme James, Falcao ou Moutinho. D’autres grands noms comme Abidal, Toulalan ou Carvalho rejoindront également la principauté.  Grâce au rachat de l’homme d’affaire russe Dmitri Rybolovlev, Monaco fait de nouveaux peur et compte bien retrouver la scène européenne.

Mais un an plus tard, et cela après une superbe 2ème place en Ligue 1, le club prend un virage à 180 degrés et change radicalement de politique. Fini de dépenser sans compter, place désormais à un recrutement axé sur la recherche de jeunes talents. Monaco jouera donc le rôle de centre de post formation et sera une vitrine de choix pour des jeunes à fort potentiel sur lesquels le club compte faire de belles plus-values.

Pourquoi cette décision ? La faute à un divorce. Oui, un divorce ; celui du président. Le « divorce du siècle » selon la presse people. À la tête d’une fortune estimée à près de 8,8 milliards de dollars (146 ème homme le plus riche du monde selon Forbes) l’ancien président d’Uralkali, une entreprise spécialisée dans la production et la vente de potasse, s’est séparé de son épouse. En mai 2014, Rybolovlev sera contraint par la justice à verser la moitié de sa fortune soit 4 milliards. Cependant en juin dernier la somme redevable a été diminuée. Son ex-épouse gagnera « seulement » 564 millions de dollars.

Durant ce même été la LFP impose aux monégasques de payer 50 millions d’euros au sujet de l’emplacement de leur siège social (cette décision a depuis été annulé par le Conseil d’Etat). Mais les mauvaises nouvelles ne s’arrêtent pas là. Dans la foulée, le fair-play financier réclame 13 millions au club et pour cause, le club a plus dépensé qu’il n’a gagné (là aussi le club peut souffler puisque le FPF a été assoupli) Cette accumulation a contraint les dirigeants asémistes à revoir leur plan et dans les semaines qui suivront, Falcao sera prêté à United et James sera cédé au Real pour 80 millions. Une plus-value de 35 millions pour un joueur acheté 1 an auparavant. Une stratégie similaire ou presque à celle du FC Porto.

Et pour faire comme les portugais, le club a fait simple, il a recruté des portugais.
Le premier lusitanien arrivé sur la côte d’azur n’est pas un joueur mais un entraîneur encore inconnu à l’époque,  Leonardo Jardim. Arrivé du Sporting où il a terminé 3ème de la Liga avec un effectif très jeune, le technicien portugais est donc l’homme de la situation pour les dirigeants monégasques. Et malgré un début de saison galère, Monaco a réalisé une saison exceptionnelle en terminant 3 ème de Ligue 1, une place inespérée. Mais le gros coup du club c’est bien d’avoir atteint les quarts de finale de la Champions League. Après avoir éliminé les Gunners d’Arsenal, les coéquipiers de Toulalan se sont heurtés au futur finaliste, la Juventus. Un parcours extraordinaire pour une équipe inexpérimentée mais qui posait d’énormes difficultés à ses adversaires grâce à un des blocs défensifs le plus solide d’Europe. Et tout cela, Jardim n’y est pas innocent. Le coach a convaincu tout le monde même ses détracteurs du début de saison et est désormais connu et reconnu si bien que son contrat a été prolongé jusqu’en 2019.

Mais ce n’est pas le seul portugais influent au club, un homme travail dans l’ombre, cet homme c’est Luis Campos, le conseiller sportif du club. C’est lui qui est chargé de scruter et faire signer les pépites et pour cela il fait marcher son réseau. Son principal atout ? Le meilleur agent du monde, Jorge Mendes. Rien que ça. Les deux portugais entretiennent une relation spéciale puisque le Super agent a placé nombre de ses pions à Louis II (Falcao, James, Moutinho, Fabinho etc…) Grâce à cette collaboration, Monaco ne peut pas rater de crack et l’agent place ses joueurs dans un club médiatisé, tout le monde y trouve donc son compte.

Cet été le petit manège entre Campos et Mendes a continué puisque deux joueurs sous contrat avec Mendes ont rejoint les rangs monégasques, il s’agit de deux portugais ; Cavaleiro et Helder Costa. Les dirigeants espèrent que les deux jeunes auront la même réussite que Bernardo Silva, lui aussi arrivé du Benfica dans l’anonymat un an auparavant.

Cet été, Monaco a continué de miser sur les jeunes et prépare le futur. L’argentin Guido Carrillo 24 ans est le joueur le plus âgé à avoir signé. Monaco ne peut ou ne veut plus recruter de star mais les dirigeants n’ont pas pu s’en empêcher, Stephan El Shaarawy a été prêté avec option d’achat. Lui aussi prêté, Pasalic vient renforcer le milieu où il sera en concurrence avec A.Traore recruté pour 14 millions, Bahlouli (3 millions) et le brésilien Boschilia (9 millions). Côté attaque, Monaco a misé sur des joueurs de Ligue 1, Lemar arrive de Caen, Saint-Maximin de Saint-Etienne et Jean de Troyes. Les deux derniers ont été prêtés dans la foulée. Ces arrivées doivent permettre au club azuréen de remporter un titre que les supporters attendent depuis 2003.
Du côté des départs, de nombreux joueurs ont quitté le Rocher après des performances de haute voltige en C1. En effet, Kondogbia a rejoint l’Inter pour 40M€, soit 2 fois son prix d’achat et Yannick Ferreira-Carrasco est parti pour 20M€ à l’Atletico Madrid. Là aussi, l’AS Monaco réalise une grosse plus-value pour un joueur formé au club.
Les rouges et blanc  perdent donc 3 internationaux puisque Berbatov a lui aussi quitté le club. Un mercato agité donc mais qui est loin d’être terminé puisqu’Abdennour est plus que jamais sur le départ et que s’il part, le tunisien sera sans aucun doute remplacé.

Les nombreux changements au sein de l’effectif  n’ont pas perturbé les joueurs,  les nouveaux se sont vite adaptés et imposés à l’image de Cavaleiro. Ce qui a permis d’effacer sans grandes difficultés les suisses du Young Boys de Berne en phase préliminaire de C1, avec des victoires 1-3 et 4-0. Qualifié pour le 3ème tour, Monaco pouvait tomber sur du lourd, et le tirage au sort ne leur a pas été favorable puisque le vice-président Vasilyev a vu sortir de la petite boule le FC Valence. À l’aller, l’ASM, trop faible défensivement, s’est incliné 3-1 mais peut toujours espérer une qualification grâce au fameux but à l’extérieur. Tout reste donc à faire mardi soir à Louis II.

 Quant au championnat, le début de saison est mitigé avec 5 points pris en 3 matchs. C’est trop peu pour un club qui joue le podium. Mais Monaco n’est pas épargné par les blessures et Jardim devra bricoler toute la saison puisque quoi qu’il arrive mardi soir, Monaco sera européen et jouera donc tous les 3 jours ou presque. Une aubaine ou un poids ? À vous de juger.