Et au bout, la qualification !
20h10 hier soir, Moulins, France. Un homme délivre 1300 personnes, Samy Alouache. Il ouvre le score pour l’AS Moulins (CFA) face au Nîmes Olympique (Ligue 2) à cinq minutes de la fin du match, et envoie directement le club de l’Allier en 32èmes de finale.
Auparavant, Moulins s’est fait peur, et les supporters moulinois ont bien cru qu’ils n’arriveraient jamais à décrocher cette victoire. Et même après le but, les minutes restantes ont parues bien longues pour tout le monde. Dès les premières minutes, Moulins tente de mettre le pied sur le ballon dans le camp des Crocos, mais c’est bien les joueurs du Gard qui vont se procurer la première occasion. A la 15è minute, Briançon reprend de la tête un coup-franc de Bobichon mais le portier moulinois Hugo Guichard, qui disputait-là son premier match avec Moulins, détourna parfaitement le ballon.
Les 30 minutes suivantes se sont avérées faibles en occasions, mais Moulins continuait de poser le pied sur le ballon, et les Nîmois de procéder par de dangereux contres à chaque fois. Dans les cinq minutes qui précèdent la mi-temps, la défense nîmoise va cependant être mise à contribution quelques fois, Cuvier et Diaby se heurtant successivement à la défense des joueurs de Ligue 2.
Au retour des vestiaires, c’est encore Nîmes qui se montre dangereux, encore une fois sur coup de pied arrêté. Mounié reprend un coup-franc de Bobichon, et sa tête frappe la barre transversale. Dans la foulée, Bétéhé, le défenseur moulinois, envoie un missile sur coup-franc, dévié de justesse par un défenseur nîmois. La seconde période part dans un rythme fou. Les deux portiers sont beaucoup demandés, et le ballon va d’un but à l’autre.
C’est Lobo qui va encore faire monter l’intensité du match d’un ton, propulsant juste au dessus de la barre sa tête venue d’un centre de Samy Alouache, à peine rentré en jeu. Lobo était tout seul à six mètres du but, mais la finition manqua cruellement sur ce coup là, n’en déplaise à ceux qui avaient déjà exulté. Et à ce moment là, on se dit que Moulins a laissé passer sa chance, et que Nîmes, à l’expérience, se qualifiera à un moment ou un autre.
Mais ce serait oublier que Moulins aussi sait gérer les grands matchs, comme face à Toulouse il y a deux ans (victoire 2-1 avec un but à la 88è minute et après avoir été mené 1-0). C’est ainsi que Cuvier, à un quart d’heure de la fin, va voir son but (injustement ?) refusé par l’arbitre. Persévérer, tel est le mot d’ordre de cette fin de match. Maoulida, tout peine entré en jeu, va donner des frissons à tout un stade en manquant de peu le cadre mais l’action suivante va faire entrer le stade dans une autre phase : celle du stress intense.
Samy Alouache va récupérer un ballon dans le camp moulinois, sur l’aile droite, et va partir faire une chevauchée fantastique, laissant sur place toute la défense nîmoise, et ajuster le portier nîmois d’une frappe croisée dans le petit filet. Un but magnifique pour un joueur au potentiel énorme. Mais ce but appelle forcément une rébellion des visiteurs. Et donc un stress intense.
L’action qui suit, Maoulida, encore lui, va voir son but refusé pour un contact dans les airs avec le portier moulinois. Hermach, l’ancien lensois va lui voir sa frappe repoussée par Guichard, auteur d’une bonne sortie pour sa première à Moulins. Les nîmois sont à neuf devant, propice aux contres donc mais Ba et Alouache ne parviendront pas à breaker. Ces cinq minutes de temps additionnel auront été longues, trop longues peut-être, mais l’arbitre libère le stade Hector-Rolland et envoie Moulins en 32è.
Dans les vestiaires, ont fait la fête. Même Grégory Rouchon, le capitaine de Moulins, expulsé dans le temps additionnel, est joie. Jordan Cuvier, auteur d’un bon match ce soir, donne son maillot et son short à un petit dans les vestiaires, qui demande même l’autographe dessus. Pas de soucis, c’est chose faite ! Du côté de Nîmes en revanche, la plupart des joueurs partent tête basse. Ils sont pourtant dans la norme : 8 équipes de Ligue 2 en 32è seulement. Mais bons joueurs, les Crocos ont décidé de laisser la recette à Moulins.