Rémy Dugimont : « Je me sens bien à Clermont »
6ème meilleur buteur du championnat, Rémy Dugimont est un des éléments les plus importants du Clermont Foot. Meilleur buteur du club en Ligue 2, le natif de Saint-Cloud revient avec nous sur sa carrière et la fin de saison du club auvergnat.
Bonjour Rémy. Première question, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
J’ai commencé à jouer au foot à l’âge de six ans, à la Celle Saint-Cloud. De douze à quinze ans, j’ai joué au Paris Saint-Germain. Comme j’étais assez éloigné de ma famille, j’ai décidé de revenir au Chesnay, où j’ai joué jusqu’en Séniors. Ensuite, j’ai joué à Levallois en CFA 2, Poissy en CFA, Rouen en National et désormais Clermont donc.
Est-ce que le fait que Clermont t’ai proposé un contrat pro, après que tu aies pas mal navigué au niveau amateur, fut la chance de ta carrière ?
C’était forcément une satisfaction, même si les conditions de travail étaient relativement les mêmes qu’à Rouen. Mais le fait de signer un contrat professionnel, ça concrétise un peu tout le travail réalisé. Avant, j’étais déjà très content d’atteindre le National, ce qui est déjà un très bon niveau. Mais passer pro. à 26 ans, ça a effectivement été une belle récompense pour moi.
Tu dis que les conditions de travail sont les mêmes à Rouen qu’à Clermont. Quelle différence entre la Ligue 2 et la National as-tu pu remarquer ?
En termes d’entraînements, il n’y a peut-être pas une grosse différence, mais le niveau de chaque joueur, de chaque équipe augmente, comme c’est le cas entre toutes les divisions. En Ligue 2, le jeu va plus vite, les joueurs sont plus solides, techniquement c’est mieux également. Quand on vient d’une division inférieure, il faut vite s’adapter, pour ne pas perdre le fil, bien assimiler les choses.
En 2016, après une saison réussie, tu as choisi de prolonger en Auvergne jusqu’en 2020. Pourquoi ce choix ?
Ce choix car je me sens bien à Clermont, avant toute chose. De plus, le club m’a proposé un contrat à longue durée, et sachant que j’ai la confiance de la coach et du président, ça me paraissait normal de prolonger.
Malgré cela, on imagine que tu espères un jour goûter à l’élite, non ?
Oui, évidemment ! Je pense que tout sportif a des envies de très haut niveau, je travaille depuis des années pour y arriver. Dire le contraire ça serait mentir, mais la balle n’est pas forcément dans mon camp. Moi je donne le maximum sur le terrain, et après je verrais ce qui se passe à côté.
Tu es capable de jouer à plusieurs postes, que ce soit sur le couloir droit, sur le couloir gauche ou même dans l’axe. Quel est ton poste de prédilection ?
Je dirais attaquant de pointe, parce que c’est à ce poste-là que j’ai été formé, mais ça fait plusieurs années que je joue plus dans les couloirs, que ce soit à gauche ou à droite, voire en numéro 10. Je peux m’adapter aux choix, mais plus près du but je suis, mieux je me porte. On va dire que je suis polyvalent, et que la coach aime bien cette caractéristique-là.
Comment le club vit le fait de rentrer dans le rang, après une saison 2015/16, qui avait été une réussite ?
C’est plus ou moins logique pour nous, actuellement on a le dernier budget de Ligue 2, et avoir la possibilité de se maintenir à quelques journées de la fin, c’est déjà preuve d’une saison correcte. L’année dernière, nous avions énormément de qualités sur le plan offensif, ce qui avait fait la différence. Mais les saisons se suivent et ne se ressemblent pas, comme on peut le voir avec le Red Star qui après avoir perdu quelques éléments, est en difficulté aujourd’hui. C’est comme ça, même si tout le monde rêve de jouer le haut de tableau, mais malheureusement cette année, on manque de régularité.
Est-ce que le départ de joueurs comme Boulaya, Hunou, Diedhiou, Laborde (tous partis l’été dernier, ndlr.) a rendu la tâche un peu plus difficile cette saison ?
Le plus dur c’est surtout de les remplacer. Quand on en perd un ou deux, encore ça va, mais sur cinq joueurs offensifs titulaires, je suis « le seul rescapé ». Il a donc failli s’adapter sur le plan offensif, mais la mayonnaise ne prend pas toujours rapidement. C’était des éléments ultra-importants, mais la logique du football veut que les clubs perdent leurs meilleurs joueurs tous les ans, au profit de plus grands clubs. Mais c’est clair qu’il est difficile de remplacer autant de qualités. Cette année, il y a des jeunes joueurs qui sont arrivés, mais il leur faudra peut-être un temps d’adaptation.
Cette année, Clermont manque de réalisme à domicile (16ème équipe à domicile du championnat, ndlr.), comment l’expliquez-vous ?
C’est vrai qu’à l’extérieur, on est plus performants dernièrement, que ce soit à Strasbourg, Amiens ou au Havre, où on avait été ultra-réalistes, avec des victoires à l’arrache. On a eu des passages à vide pendant ces matchs, mais on a su les gérer. A domicile, c’est vrai qu’on a beaucoup d’occasions, et qu’on a du mal à vraiment concrétiser. C’est des périodes je pense, il ne faut pas se poser trop de questions, mais c’est sûr qu’il nous faudra avoir plus de réussite par la suite.
La lutte pour la montée s’avère une fois de plus serrée cette saison, mais qui sont les favoris selon toi ?
C’est ultra-compliqué à dire. On a joué toutes ses « tops-équipes » et en général on a réussi à faire de belles performances. Et puis il y a tellement de monde qui se bouscule devant que c’est très difficile de donner des favoris. Sur le papier, on voit que des équipes comme Reims sont armées pour monter, parce que le club a gardé des joueurs de la saison passée, et qu’il y a également un gros budget. Ensuite, il y a Brest, qui est devant depuis le début, Lens qui est entré dans le sprint final également, comme Strasbourg… Ce championnat est vraiment serré, il n’y a pas de grosses différences entre les équipes. C’est l’équipe qui saura gérer la fin de saison à son avantage qui gagnera de toute façon.
Quasiment maintenus et loin de la course à la montée, quels sont vos objectifs pour les six derniers matchs ?
Déjà, il va falloir récupérer ces deux points qui nous mettraient hors de danger jusqu’à la fin de saison, et puis ensuite, on espère intégrer le top 10, un des objectifs du début de saison. On en est pas loin, mais il va falloir réussir à enchaîner les victoires, en réglant notamment ce problème à domicile.
L’objectif du match au Gazélec ce soir, c’est quoi ?
On espère continuer notre série à l’extérieur de trois victoires consécutives. Le Gazélec est une bonne équipe, qui vient de gagner 3-0 au Red Star, mais loin de nos bases, on arrive à être solides, à laisser passer l’orage, et devant on est efficaces. On va essayer de surfer sur cette vague, pour s’imposer et assurer théoriquement notre maintien, pour pouvoir passer une fin de saison tranquille.
A 30 ans, quel est ton meilleur souvenir sur un terrain ?
J’en ai pas mal, mais je dirais mon but face à Marseille avec Rouen. C’était un super moment, parce que le stade était plein, il y avait ma famille, mes amis et tout. Un autre moment sympa, c’est quand on était partis en Martinique avec Poissy pour jouer un match de Coupe de France. On avait conclu le voyage par une victoire 2-0 là-bas, avec un doublé pour ma part, donc parfait de bout en bout.
Justement, Clermont a affronté Marseille en Coupe cette saison, mais étant suspendu, tu n’as pas pu jouer. Est-ce que ça fait « mal » ?
Oui, surtout que je ne suis pas quelqu’un de méchant, je prends jamais de cartons rouges et je ne suis pas quelqu’un de « méchant » sur le terrain. J’étais surtout dégoûté pour mes proches qui avaient prévus de venir voir le match. J’étais déçu pour eux, surtout que le carton rouge était pas mérité à mon goût, on avait fait le forcing pour que je puisse jouer le match mais l’arbitre n’est pas revenu sur sa décision. Donc oui, déçu, surtout que c’était une injustice pour moi.
Merci beaucoup Rémy, bonne fin de saison donc, et bon match ce soir !