Chicha Football Club
La chicha est à la mode chez les footballeurs. Le phénomène inquiète. Alors, les clubs de Ligue 1 et la LFP accélèrent la prévention.
Le mois dernier en conférence de presse, Bouna Sarr, défenseur de l’OM avouait au sujet de la chicha: « C’est occasionnellement un petit plaisir on va dire, je ne m’en cache pas. Après je ne pense pas que ça joue sur mes performances athlétiques ». Comme lui, de plus en plus de footballeurs s’affichent avec un narguilé. À la suite de la défaite 3-1 du PSG face au Bayern, Daniel Riolo invoquait « un état de catastrophe au sein des clubs lié à l’usage de la chicha par les joueurs ». Romain Molina, journaliste freelance alertait également sur l’utilisation de la chicha par les joueurs du PSG notamment Rabiot, Kurzawa. Il évoquait aussi le choix d’Éric Rolland, directeur médical du PSG, de s’opposer à la venue d’un pneumologue au sein du club pour alerter sur les dangers de la chicha.« Énormément de très grands joueurs ont fumé, rappelle t-il. Mais il y a fumer et il y a ce défoncer à la chicha. »
Riolo : « On est dans un état de catastrophe au sein des clubs lié à l’usage de la chicha par les joueurs. C’est un fléau mais personne ne le dit ! » #rmcllive pic./aWEmBAi9sK
— After Foot RMC (@AfterRMC) 6 décembre 2017
« De l’anti-entraînement »
La chicha a, en effet, des effets néfastes sur le corps et les performances du joueur de football. Interrogé par RMC Sport, Emmanuel Orhant, directeur médical de la Fédération française de football averti : « Les effets nocifs liés à la combustion longue font qu’on a des dérivés très toxiques d’hydrocarbures, qui sont très nocifs et cancérigènes. » Bertrand Dautzenberg, auteur du livre « Tout ce que vous ne savez pas sur la chicha » explique sur le plateau de 60 Minutes Sport : « C’est énormément de pollution par les particules, par le monoxyde de carbone, un poison qu’on trouve dans le pot d’échappement des voitures.Il se fixe sur l’hémoglobine du sang et fait le contraire de l’EPO. L’EPO, c’est pour transporter plus d’oxygène, pour être plus performant. La chicha, elle, se fixe sur l’hémoglobine, ensuite sur les muscles, dont le muscle cardiaque. Dans les 24 ou 36 heures qui suivent une prise de chicha, on est moins bon en sport. C’est de l’anti-entraînement.»
Actions des clubs et de la LFP
Pour prévenir des risques de la chicha, les clubs agissent. À Monaco, le club a installé une affiche de prévention dans les couloirs du Louis II. « 50 bouffées de shisha en 1H = 2 paquets de cigarettes » peut-on lire. La feuille prévient des méfaits de la chicha sur le corps mais également sur l’image du joueur. Elle interpelle : « Fumer la shisha donne une image très négative au sportif de haut niveau. Est ce coque tu veux que les gens retiennent de toi comme joueur de foot pro ? ».
A #Monaco on ne blague pas avec la chicha #ASMPSG pic./g4wWmigP1w
— Sabrina BELALMI (@SabrinaBelalmi) 26 novembre 2017
Lors du mois de novembre, « le mois sans tabac », la LFP a même intégré la chicha dans son programme de sensibilisation. La sensibilisation, c’est d’ailleurs ce qu’ont choisi les coachs de Ligue 1 comme Bruno Genesio ou Rudi Garcia.
L’entraîneur de l’OM s’est d’ailleurs arrêté sur ce sujet en conférence de presse « Moi, je ne vais rien interdire. Quand vous interdisez, généralement…. Transgresser les interdits, c’est plutôt parfois kiffant. Ce qu’il faut, c’est expliquer ce qui est bon et ce qui n’est pas bon. »