Burnley, la parole est à la défense
7ème après 25 journées, Burnley est la surprise en Premier League. Hier encore, les Clarets ont tenu en échec le leader Manchester City (1-1). 15ème budget du championnat, le club ne possède pas de star mais a basé sa réussite sur la solidité défensive. Analyse.
Loin derrière Harry Kane et ses 21 buts en championnat nous retrouvons Chris Wood, le meilleur buteur de Burnley avec seulement quatre petites unités. Vous l’aurez compris, si Burnley est aujourd’hui 7ème de Premier League ce n’est pas grâce à son attaque de folie. Non, ce qui fait la force des hommes de Sean Dyche c’est bien leur solidité défensive et ça malgré le départ Michael Keane pour 28,5 millions d’euros à Everton. 16ème de Premier League l’an passé, Burnley et son coach Sean Dyche semble avoir trouvé une certaine stabilité à tel point de glaner le respect de tout le Royaume.
Dyche le pragmatique
Arrivé à Burnley en 2012, Sean Dyche a fait de Burnley une équipe efficace cette saison. Une équipe contre laquelle le TOP 5 s’est cassé les dents. Dès le premier match, Burnley est allé gagner 3-2 à Chelsea. Deux semaines plus tard les coéquipiers de Steven Defour enchaînaient avec un nul à Tottenham puis à Liverpool. En décembre dernier c’est United qui se faisait surprendre par la rigueur tactique de Burnley. Menés 2-0 à la mi-temps les Red Devils ont arraché le nul à la dernière minute. Une preuve de plus que Burnley est une équipe pénible à jouer. Une formation à l’image de son coach : défensive.
Burnley Form vs Top 5:
✅ Chelsea 2-3 Burnley
Man Utd 2-2 Burnley
Liverpool 1-1 Burnley
Spurs 1-1 Burnley
Burnley 1-1 Man CityThe Sean Dyche Effect 😎 pic./L8vqhmHwz7
— Football Stuff (@FootbalIStuff) 3 février 2018
Organisée en 4-4-1-1, Burnley est équipe compacte difficile à bouger. Pourquoi ? Tout simplement parce que les deux lignes de quatre sont très resserrées, l’espace entre les deux est donc moindre. La solution pour l’équipe adverse serait alors d’écarter un maximum pour ainsi étirer les lignes et créer de l’espace. Or, très peu d’équipes parviennent à le faire face à Burnley. « Je demande à mon équipe de défendre courageusement, de sortir de leur positions pour avancer vers la balle et ainsi couvrir un maximum le terrain », explique Sean Dyche. Burnley est une équipe hargneuse, bagarreuse. Les chiffres le prouvent. Depuis le début de saison, elle a réalisé 826 dégagements, 386 tacles pour 67% de réussite et remporté 2067 duels. Cette solidité est incarnée par la paire de centraux Mee-Tarkowski, ce dernier étant un des défenseurs de Premier League qui gagne le plus de duels aériens, 107 depuis le début de la saison.
Surperformance défensive
Si l’on se fie au Excepted Goals (pourcentage de chances qu’une occasion se termine en but), Burnley encaisse moins de but qu’il ne devrait. Burnley est actuellement la 5ème meilleure défense de Premier League avec 23 buts encaissés en 26 matchs. Mais selon les xG , les Clarets auraient du encaisser 30,11 buts. En outre, Burnley surperforme défensivement. « Quand on défend on doit mettre le joueur adverse dans une position où, statistiquement, visuellement et par expérience, il est plus dur de marquer », résumait Sean Dyche. Burnley est aussi l’équipe qui concède le plus de tirs par match (16,1) et qui contre le plus de tirs par matchs (5,5). Ce qui oblige leur gardien Nick Pope à quelques prouesses. Le gardien tourne en moyenne a 3,3 arrêts par match.
5ème meilleure défense, mais 18ème attaque
Burnley est donc la cinquième meilleure défense du championnat, mais c’est aussi la 18ème pire attaque avec seulement 21 buts marqués. Burnley est une des équipes qui tire le moins dans le championnat (9,8 par match). Le jeu offensif des Clarets est à la peine. Burnley est le club de Premier League qui use le plus de longs ballons (79 par match en moyenne) et le moins de passes courtes (277 par match en moyenne). Preuve de leur difficulté offensive, la principale arme, l’islandais Johann Berg Gudmundsson ne compte que 2 buts pour 5 passes décisives. Un manque de créativité et d’efficacité lorsqu’il s’agit d’attaquer, qui se ressent dans les derniers résultats. Burnley ne compte qu’une seule victoire sur les dix derniers match (1-0 le 12 décembre face à Stoke City). Cette spirale négative reste à relativiser puisque le club a joué face à Liverpool, Manchester City, Tottenham et Manchester United à deux reprises.
Le bilan comptable n’en demeure pas moins satisfaisant puisque l’équipe du comté de Lancashire compte 36 points. Un chiffre proche des quarante nécessaire pour accrocher le maintien, l’un des objectifs de Burnley. L’histoire de Burnley en Premier League devrait d’ailleurs s’écrire conjointement à celle de son meneur d’homme Sean Dyche puisque l’entraineur anglais a récemment prolongé jusqu’en 2022.
Maxime Oliveira, Alexandre Hodicq