Pourquoi Bernardo Silva est le meilleur joueur de Ligue 1
Débarqué à Monaco en 2014 en provenance de Benfica pour 15 millions d’euros et dans l’anonymat le plus total, Bernardo Mota Veiga do Cravaho e Silva de son vrai nom s’impose aujourd’hui comme l’un des tout meilleurs joueurs de Ligue 1, si ce n’est le meilleur. Aile de Pigeon vous explique pourquoi.
Parce qu’il respire le football
C’est indéniable, personne en Ligue 1 n’a plus de ballon que Bernardo Silva. Le seul Marco Verratti pourrait rivaliser avec le numéro 10 monégasque, mais tout de même, ce dernier reste au dessus. Ce joueur « pue » le football. Quand Bernardo est sur le terrain vous pouvez être sûr qu’il va se passer quelque chose. «Quand tu es moins fort physiquement que les autres, si tu es rapide dans ta prise de décision, tu t’en sors.» déclarait l’intéressé. Il est vrai qu’avec lui tout va vite, très vite. Et cela dès la première touche de balle. Grâce à la finesse de ses contrôles Bernardo Silva s’installe dans les meilleures conditions pour ensuite nous en mettre plein les yeux. Capable de garder le ballon, d’obtenir des fautes dans des zones clés, de faire briller ses coéquipiers, Bernardo Silva est le joueur intelligent par excellence. La maxime du maestro Andrea Pirlo s’applique alors : « Le football se joue avec la tête, les pieds ne sont que des outils. ». Artiste.
Meus senhores, eis Bernardo Silva. #bernardismo pic./WD7QKRxHf3
— João Batista (@joaoccbatista) 7 septembre 2016
Parce qu’il est gaucher
Les gauchers représentent entre 8 et 16% de la population dans le monde. Cette statistique peut paraître anodine mais en réalité pas du tout. Pour cause, un défenseur aura plus d’aptitudes est sera plus habitué à défendre sur un droitier car ils sont plus nombreux. Bernardo Silva et ses compères gauchers ont donc cette faculté à déstabiliser leur adversaire. CQFD.
Autre avantage, la capacité de réaction qui est plus grande que celle des droitiers. La latéralité gauche est commandée par l’hémisphère droit du cerveau, un circuit plus court qui permet à l’information d’être transmise plus rapidement.
Bernardo Silva permet à son équipe d’avoir un atout supplémentaire notamment lorsqu’il s’agit de tirer les coups de pied arrêtés. La patte gauche c’est l’esthétisme et ce n’est pas pour rien que Messi, l’un si ce n’est le meilleur joueur de l’Histoire du football, est gaucher. Pas anodin donc, si Bernardo Silva est surnommé Messizinho…
Parce qu’il est décisif
Oui on vous voit venir, Bernardo Silva n’a pas des statistiques exceptionnelles (8 buts et 8 passes décisives en 37 matchs toutes compétitions confondues). Mais parler simplement de statistiques quand on traite d’un joueur comme Bernardo Silva serait très réducteur. Messizinho c’est le joueur par qui transitent tous les ballons. Ce meneur d’équipe capable de tout, et dont l’imprévisibilité peut faire basculer un match sur une action. Et quand Bernardo ne va pas, c’est toute l’équipe qui bafoue son football. Preuve de son importance sur le Rocher, son nombre de matchs depuis le début de saison : 50. Un record à cette période de l’année. Bernardo Silva s’affirme désormais comme un joueur majeur du 11 de Monaco, lui qui les saisons précédentes, jouait sur courant alternatif. Une progression sur le terrain liée à sa prise de maturité, qui lui permet désormais d’être le maître à jouer de l’AS Monaco.
Parce qu’il est polyvalent
Aujourd’hui dans le 4-4-2 remis au goût du jour par Jardim, Bernardo Silva occupe le côté droit. Une position qui lui permet de repiquer dans l’axe, et de se remettre sur son pied gauche, mais aussi de « lâcher » des extérieurs du pied dont nous nous délectons, au même titre que Falcao, Germain et Mbappe à la réception. Ce joueur sait absolument tout faire.
Le numéro 10 monégasque est un dribbleur, il réalise en moyenne 2,1 dribbles par match. Son geste de prédilection : le crochet. Simple mais efficace. Sa petite taille (1m73) et par conséquent son faible centre de gravité, lui permet d’avoir un équilibre et une grande agilité. C’est d’ailleurs ses rapides changements de direction qui lui permettent, dans la quasi totalité de ses 1 contre 1, de faire la différence.
Le jeune homme de 22 ans est aussi, et avant tout un passeur. Un geste simple, le premier geste appris par un footballeur, mais à la fois si compliqué. Le portugais tourne en moyenne cette saison à 1,5 passe clé par match. Chez les jeunes, Bernardo a été éduqué et formaté pour devenir un numéro 10 à l’ancienne. De cet enseignement il a acquis vista, vision du jeu et prise de risque pour devenir un créateur. Un joueur toujours prêt à réaliser « Le Geste ». La beauté au service de l’efficacité.
Le natif de Lisbonne sait donc attaquer mais aussi défendre. Sa position sur le côté droit du milieu monégasque implique indéniablement cela. Et malgré son déficit physique, Bernardo Silva fait le boulot. En moyenne il réalise 1,1 tacle et récupère près de 5 ballons par match. La besogne ne s’arrête toutefois pas là, puisque Bernardo Silva ne rechigne jamais lorsqu’il faut faire le pressing. Une polyvalence à toute épreuve donc.
Parce qu’il est « validé » par tout le monde
Il est « le joueur principal de l’équipe » selon Fabinho, il « peut devenir le n°10 du Portugal pendant de nombreuses années. » affirme Deco. Pour Daniel Bravo « Bernardo Silva est un futur très grand ». Les observateurs du football ne tarissent pas d’éloges à l’égard du portugais. Jardim, l’homme qui l’a fait grandir, analyse : « Aujourd’hui il est plus mûre. C’est un joueur important pour le groupe car il a beaucoup de qualités. Bernardo est sur sa troisième année avec nous. Nous sommes très contents de son évolution. »
Bernardo Silva il est incroyable, hâte de le voir faire du sale et lâcher des passes dé à CR7 à la CDM 2018
— Ju 🇪🇸 (@srg4_) 12 avril 2017
Une troisième saison qui, malheureusement pour la Ligue 1 et les fans de football, pourrait être la dernière. Le phénomène a les plus grosses écuries européennes à ses pieds. Manchester United, le Bayern Munich, Barcelone ou encore le Real Madrid sont sous le charme. Quant à l’intéressé, sous contrat avec Monaco jusqu’en 2020, il explique : «Pour l’instant, je me sens très bien à Monaco. Mais comme tous les footballeurs, je souhaite jouer dans les meilleurs championnats. La Liga espagnole et la Premier League anglaise sont les plus relevées et bien sûr, je rêve de jouer un jour là-bas».
Un départ du Rocher cet été paraît donc inéluctable pour le portugais. Alors, pendant qu’il en est encore temps, profitons au maximum du meilleur joueur de Ligue 1. Celui qui, en Principauté, s’est imposé comme une majesté, Bernardo Silva.