Anthony Lippini : « Beaucoup oublient que le foot n’est qu’un jeu. »
En ce vendredi, j’avais rendez-vous avec le plus Corse des auvergnats, défenseur au Clermont Foot. Blessé, il ne jouait pas le soir face à Créteil, et a donc loupé la victoire de Clermont 1-0 face au club de la région parisienne.
Bonjour Anthony ! Première question, présente un peu ton parcours.
J’ai débuté tout jeune au Sporting Club de Bastia, de 4 ans à 14 ans. Je suis ensuite parti sur le continent, à Montpellier, où j’ai intégré le centre de formation. C’est là-bas que j’ai signé mon premier contrat pro. Je suis resté dans Hérault jusqu’à la montée en Ligue 1, puis je suis ensuite parti pour Troyes, alors en National. J’ai la encore participé à la montée du club, en Ligue 2 cette fois, avant de retourner sur mon île, la Corse, mais à Ajaccio cette fois. Le club est monté en Ligue 1, puis je suis parti à Clermont, où j’en suis à ma deuxième saison.
Commençons par le début. A Montpellier, tu pars alors que le club montait dans l’élite plein d’ambitions. Pourquoi ?
Le club ne comptait pas trop sur les jeunes pour ce projet justement, j’allais donc perdre en temps de jeu et j’ai donc préféré partir.
Tu pars donc à Troyes, alors en National. Cela n’a pas été trop dur de passer à un niveau inférieur ?
Non, car c’était à peu près ce que je recherchais, dans l’optique de jouer plus de matchs, ce qui a été le cas. Cela a été un peu dur au début car je suis arrivé un peu tard (en septembre) mais j’ai fait avec.
Puis, après Troyes, retour en Corse, où tu gagnes vraiment en temps de jeu, ce fut une délivrance bien que ce soit à Ajaccio ?
En quelque sorte oui. J’ai vraiment gagné en temps de jeu, j’ai connu la Ligue 1. Quand on a l’opportunité de jouer en Corse, il n’y a pas d’hésitation à avoir. C’est vrai que Bastia (son premier club) et Ajaccio sont « ennemis », mais ce n’était pas l’important pour moi.
En parlant de Corse, tu as connu la sélection. Qu’est-ce que l’on ressent ?
J’ai connu ma première sélection lorsque je jouais à Troyes, face au Congo je crois. On ressent de la fierté forcément. Jouer pour sa région, défendre ses origines, c’est vraiment quelque chose qui rend fier, surtout en Corse. L’année dernière, il n’y a pas eu de matchs. Heureusement car j’étais blessé. Mais j’espère vraiment qu’il y en aura un cette année.
Malgré tout, tu décides de partir d’Ajaccio, pour venir en pleine Auvergne. Pour quelle raison ?
La politique du club Ajaccien changeait pas mal depuis la montée en Ligue 1, et je perdais pas mal en temps de jeu. Puis le coach Olivier Pantaloni avait choisi de quitter le club, hors c’était vraiment une super personne, et c’est pourquoi j’ai décidé de partir.
Cela fait donc maintenant deux saisons que tu es ici, à Clermont. Peux-tu déjà dresser un petit bilan ?
Le bilan est plutôt positif, je joue pas mal, sans ma blessure l’année passée cela aurait été encore mieux. Je me suis aussi pris d’affection pour Régis Brouard (ex-Clermont, maintenant à Niort), qui a été un très bon coach.
La surexposition du club cet été n’a-t-elle pas été délicate pour les joueurs ?
Ce qui a vraiment été délicat, c’est le fait d’avoir eu une coach mais que l’on a pas vu à l’entrainement, et donc d’en avoir une deuxième, mais bon, tout est rentré dans l’ordre. En tout cas, il n’y a pas de différences comme certains pourraient dire, cela reste avant tout un entraîneur donc il n’y a pas de raisons que cela soit différent qu’avec un homme.
Beaucoup de joueurs réputés comme talentueux (Videmont, Novillo, Salibur…) sont partis cet hiver, pourquoi ?
Ils jouaient peu depuis le début de la saison, à part en CFA 2. Je pense qu’ils sont partis pour gagner en temps de jeu dans des clubs qui les feraient jouer à un certain niveau.
As-tu conseillé Hugo (Videmont) avant de partir à Ajaccio ?
Non, car il m’avait dit qu’il signerait prochainement à l’ACA. Mais je lui ai dit que c’était très bien de partir là-bas pour un joueur qui a fait toutes ses gammes à Clermont, pour le coach, les infrastructures, mais aussi le climat par exemples.
Clermont ne représente-t’il qu’une étape dans ta carrière de footballeur ?
Quand on signe, on signe pour être le meilleur dans un club, pour viser toujours plus haut. Je suis vraiment content d’avoir la possibilité de jouer ici, et s’il devait y avoir un départ, cela s’apparenterait plus au destin.
Si tu pouvais être un autre joueur, qui serait-il ?
George Best ou Eric Cantona. Ce sont des joueurs que j’ai toujours aimé, et qui ont, à mon goût, toujours pris le football comme un jeu plus que comme un métier, comme moi. Certains médias oublient ses choses-là, et je pense même que 90% des joueurs oublient que c’est un jeu.
Enfin, un club qui te tient à cœur ?
Je vais dire Ajaccio. C’est là où j’ai eu le plus d’émotions et où j’ai pris le plus de plaisir à jouer par le passé. C’est là-bas aussi que j’ai fait mes plus belles rencontres, comme Jean-Baptiste Pierazzi.
Et bien merci beaucoup Anthony !
Merci à Aile de Pigeon 😉